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Notre-Dame de la Miséricorde de Pellevoisin : une dévotion qui fait du bien

Publié le 3 septembre 2024

Vierge de Pellevoisin

Par la lettre du Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi – le Cardinal Fernández – intitulée « Notre-Dame de la Miséricorde conduis-nous au cœur du Christ » et datée du 22 août 2024, le dicastère pour la Doctrine de la foi a donné son accord à l’archevêque de Bourges pour publier le décret de nihil obstat concernant le sanctuaire de Pellevoisin (Indre) : «Bien qu’il ne soit pas dans les habitudes de ce dicastère de se prononcer sur le caractère surnaturel ou l’origine divine des phénomènes surnaturels et des prétendus messages, les paroles qu’Estelle (1876) attribue à la Vierge Marie ont une valeur particulière permettant d’entrevoir une action de l’Esprit Saint au cœur de cette expérience spirituelle». (cf Vaticannews)

Action de grâce à Pellevoisin

À l’approche du 150e anniversaire de la guérison surnaturelle d’Estelle, en 2026, les pèlerins et amis du sanctuaire se réjouissent profondément de cette lettre très encourageante, avec les Frères de Saint-Jean, en charge du sanctuaire depuis plus de 30 ans.

Cette lettre se conclut par ces mots : « Excellence, non seulement je peux affirmer qu’il n’y a pas d’objections doctrinales, morales ou autres à cet événement spirituel, et que les fidèles ‘‘peuvent donner leur assentiment avec prudence’’, mais qu’au contraire la dévotion dans ce cas, déjà florissante, est particulièrement recommandée à ceux qui veulent librement y adhérer. Tous y trouveront un chemin de simplicité spirituelle, de confiance et d’amour, susceptible de faire beaucoup de bien. » (Lettre du Préfet du DDF)

Estelle Faguette est reconnue comme un témoin fiable de la conduite de la Vierge Marie sur elle. C’est une nouvelle étape dans le processus de sa béatification, en effet, la Conférence des Évêques de France avait déjà voté en 2020 en faveur de l’ouverture de sa cause. Désormais, le nihil obstat de Rome permet d’avancer dans cette voie. (Dossier sur le site du diocèse de Bourges)

Monseigneur Jérôme Beau invite chaleureusement tous ceux qui le peuvent à se joindre à l’Eucharistie d’action de grâce qu’il célébrera à l’esplanade du sanctuaire le dimanche 22 septembre à 15 h.

La messe sera suivie d’une procession vers la tombe d’Estelle, à l’issue de laquelle tous pourront déposer des cierges devant la chapelle des apparitions (en travaux) avant de partager des agapes fraternelles au cours d’un goûter.

Visiter le site internet du sanctuaire de Pellevoisin

Décès de frère Marie-Théophane

Publié le 22 juin 2024

Frère Marie-Théophane

Notre frère Marie-Théophane Moussé qui était assigné au prieuré du Mesnil, en Ehpad depuis quelques années, a été hospitalisé le dimanche 9 juin. Le mercredi 19 juin, sa santé s’est dégradée un peu plus. Frère Marie-Philippe a pu lui donner le sacrement des malades avant qu’il ne meure dans la nuit du 20 juin. Les obsèques de frère Marie-Théophane ont eu lieu dans la chapelle de l’Ehpad des petites sœurs des pauvres à Angers le samedi 22 juin 2024.

Homélie de frère Marie-Philippe

Monseigneur, cher Père, mes Sœurs, les membres de ta famille, tes amis et proches, cher frère Marie-Théophane,
une de tes sœurs a été frappé par l’évangile du jour de ton départ où Jésus nous donne la prière du Notre Père. Ainsi, cet évangile vient-il nous rappeler que dans la maison du Père, il y a de nombreuses demeures. C’est l’image du Père qui se présente à nous, Celui vers qui tu vas, de qui tu es né, et aussi le père que tu as voulu être avec Erwan, ton fils.
« Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : « Je pars vous préparer une place » ? » Tu as ta place à toi au ciel. A ce qu’il paraît que chacun a une couleur et une senteur particulière là-haut. On verra bien en son temps.

Ton chemin à toi a été parsemé d’épreuves, de blessures. Déjà à 4 mois, pendant les 8 heures d’opération, le chirurgien va demander à ta mère de prier Notre-Dame de Lourdes pour qu’il arrive à bien terminer. Ce genre d’opération sera à répéter plusieurs fois. Puis, il faudra assumer la coupure avec tes parents pendant les séjours prolongés à l’hôpital. Vient le temps du mariage mais ton premier enfant meurt si vite après sa naissance. Puis viendra Erwan, c’est une joie mais ta femme partira quelques années après. Heureusement tu pourras voir les deux filles de ton fils. Cette alternance de joie et de souffrances, tu les connaîtras aussi dans tes années de vie religieuse comme Frère de Saint-Jean. Cet appel tu l’avais reçu dès l’adolescence mais il refleurira plus tard et c’est avec un désir missionnaire que tu rentres dans notre communauté. Tu y reçois le nom de frère Marie-Théophane en raison de ton lien avec sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et ton désir de la mission. Tes moments de bonheur auront sûrement été quand tu t’occupais des jeunes, à la Ruche, à Orléans.

Notre Père du Ciel t’a donné une énorme force vitale, c’est elle qui te permettait de dépasser toutes les épreuves au long de ta vie. Mais c’est aussi ta foi. C’est avec l’Église faite d’hommes que tu avais plus de mal. Au long des années, tu es devenu râleur, en colère sur bien des sujets. Mais en parlant avec tes sœurs, j’ai réalisé quelque chose.
Ta famille avait de l’importance pour toi, mais tes ennuis de santé n’ont pas permis que tu puisses vivre de ta place d’aîné dans ta fratrie. Ta fragilité faisait qu’on s’appuyait sur d’autres. Or, tu aurais aimé donner plus, cet élan de vie en toi t’y poussait mais il y avait toujours une galère pour arrêter cet élan. Jusqu’à cet accident à Lorient qui t’a mis à terre de ton vélo et progressivement conduit en Ehpad à Lorient puis ici à Angers. Descente lente mais aussi sentiment d’abandon comme lors de ton enfance avec tes parents.
Avec tes sœurs, hier, je désirais, comme l’exprimait sainte Thérèse de l’Enfant Jésus : « Sur la terre, je ne peux travailler que d’une main mais au Ciel, je travaillerai des deux mains. » Ainsi, c’est vraiment mon désir, que tu puisses enfin donner toute ta mesure au Ciel. Puisque le Père du Ciel est ton Père, nous le Lui demandons aujourd’hui. Et ta famille, notre communauté, le monde a besoin de toi ! Tout ce que tu as vécu sur la terre, là-haut va te servir pour aider ceux dont tu te rendras proche.
Oui, Jésus est le Chemin qui porte nos bouleversements du début de notre évangile. Et Il est aussi la Vie qui jaillit de la Croix. Il faut que le grain de blé tombé en terre meurt pour porter du fruit.

Je voudrais aussi souligner que tu aimais le dessin et les objets en bois. Ta chambre en garde quelques souvenirs. Je pense aussi à ce panneau que tu préparais avec les cercles des Jeux Olympiques pour la venue de la flamme olympique sur Angers et que les Sœurs et l’établissement t’avaient demandé. C’est mon dernier souvenir de toi dans ta chambre.
Tes sœurs m’ont aussi appris que tu étais la mémoire de ta famille. Tu as même écrit un recueil de tes souvenirs et des membres de ta famille. Tu y revenais régulièrement pour l’actualiser et l’améliorer.

Monseigneur, vos parents étaient des amis des parents de Bruno, notre frère. C’est le scoutisme qui fait le lien. Or, c’est élan vital en toi, Bruno, faisait que tu étais un peu un casse-cou. Ainsi, t’es-tu blessé au crâne quand tu étais scout. Il a fallu des points de suture. Une de tes sœurs disait avant-hier que tu étais « cousu main » à cause de toutes les fois où le fil est venu te recoudre.

Alors, je voudrais t’assurer de notre prière pour t’aider à déposer dans le Cœur de Jésus toutes tes blessures, toutes les demandes de pardon que tu as besoin de poser et tous les pardons qu’il te faudra donner pour goûter pleinement à la Paix que seul la plénitude de l’Amour, avec un grand A peut t’apporter. Mais après, on compte bien sur toi pour que tu puisses donner le maximum pour aider ce monde à entrer dans le Chemin vers l’Amour… sans oublier ton fils, ta famille, ta communauté, tous tes proches.

Amen.

Frère Marie-Philippe

Frère Jean-Damien reçoit le prix de la thèse de l’Université Catholique de Lyon

Publié le 22 mai 2024

Prix de thèse de l'université Catholique de Lyon pour frère Jean-Damien

Frère Jean-Damien (Vice-province Asie-Océanie) a soutenu sa thèse de doctorat en philosophie le 21 mai 2024, à l’université Jean Moulin Lyon 3, puis a prononcé une leçon doctorale le 22 mai à l’université catholique de Lyon en vue de la validation du doctorat canonique. Il a reçu pour sa thèse le prix de la thèse de l’Université catholique de Lyon (UCLy). Ce prix de « la thèse de l’année du Collège doctoral » distingue une des thèses sur ses disciplines, ici philosophie et théologie, après évaluation par un jury et récompense l’excellence de la valeur universitaire d’une thèse soutenue au cours de l’année académique.

« Henri de Lubac et l’humanisme athée. Pour une métaphysique dans l’histoire »

La thèse propose une interprétation approfondie du célèbre ouvrage du Cardinal de Lubac, Le drame de l’humanisme athée (1944). La question est de savoir si la critique de ce théologien envers l’athéisme moderne, représenté par Feuerbach, Comte, Marx et Nietzsche, peut être recevable et féconde pour la philosophie contemporaine.

L’analyse se découpe selon trois grands sujets connexes qui parcourent l’œuvre lubacienne :

  1. Le sens de l’idée d’un drame de l’humanisme athée qui entrevoit, à travers l’affrontement avec le christianisme, un tournant radical de la pensée occidentale, déterminé au XIXe siècle et se concrétisant au XXe siècle par l’avènement des totalitarismes athées ;
  2. Les infléchissements de la pensée chrétienne au cours du Moyen-âge, structurés autours d’une triple dérive : la mutation de l’expression corpus mysticum, l’errance du joachimisme et l’invention de la nature pure, qui conduisent finalement au renversement produisant l’humanisme athée, comme une reconstruction de l’homme chrétien dans l’immanence ;

  3. La réinvention de l’esprit et de la finalité par la prise en compte du désir de l’homme, qui constitue la réponse du p. de Lubac au besoin de refondation de la pensée philosophique à l’ère post-moderne, au lendemain de la catastrophe totalitaire. Il la présente comme un chemin de l’esprit libre vers Dieu.

Le sous-titre « Pour une métaphysique dans l’histoire » veut signifier que l’enjeu qui ressort de l’étude concerne la mise en valeurs des conditions de la métaphysique au cours de l’histoire. Ainsi, l’avènement du christianisme a provoqué un approfondissement inédit dans la connaissance de l’être ; celui de l’humanisme athée, d’une part remet en cause la source religieuse de cette avancée, mais d’autre part, en raison de son échec, manifeste le danger d’enfermer a priori l’homme dans l’immanence de sa condition mondaine. Il en résulte, en débat notamment avec la critique heideggérienne de l’ontothéologie, que l’avenir de la métaphysique doit intégrer certaines conditions qui font droit à l’apport irréversible de l’histoire. En particulier, la pensée d’Henri de Lubac suggère la possibilité d’un agnosticisme ouvert de la philosophie, favorisant l’inexigible du consentement à l’existence de Dieu contre un agnosticisme fermé qui prône l’indécidable de l’idée de Dieu.

Thèse en patristique de frère Marie-Alexandre

Publié le 3 mai 2024

Thèse en patristique de frère Marie-Alexandre

Frère Marie-Alexandre, professeur au Studium de théologie de Rimont, a soutenu sa thèse le 3 mai 2024, à l’Université Catholique de Paris. Elle a été reçue avec la mention magna cum laude (très bien). Frère Marie-Alexandre nous la présente.

Il s’agit d’une thèse en patristique, dirigée par le professeur Charbel Maalouf, et intitulée : « La Trinité Providente : l’apport d’Athanase d’Alexandrie pour une théologie trinitaire et christologique de la providence ». Dans le contexte d’une théologie contemporaine qui cherche à renouveler son discours sur la providence et l’action divine, cette étude se propose de montrer l’apport d’un auteur du IVᵉ S, Athanase d’Alexandrie.  Si ce dernier est reconnu comme un des Pères de l’Église dont l’œuvre est déterminante pour la christologie (l’un des premiers auteurs chrétiens à avoir écrit un traité sur l’incarnation) et la théologie trinitaire (sa participation au concile de Nicée en 325 et sa défense constante la divinité du Verbe face à l’arianisme), il a fait peu l’objet d’études sur sa conception de la providence divine. Or, un passage de son œuvre, les Traités contre les ariens, a suscité et guidé notre recherche, celui où il affirme :

Cet extrait est à comprendre dans le contexte d’une réflexion christologique sur certains passages de l’Écriture posant difficultés (ceux relatant l’agonie, l’ignorance ou la réceptivité du Christ…), l’arianisme s’en servant pour montrer que le Verbe ne pouvait donc par être de nature divine. Pour Athanase, au contraire, la réceptivité du Fils (Mt 11, 27) doit être comprise à la fois du point de vue éternel et temporel, à partir de l’unité de nature entre le Père et le Fils et  de l’unité dans l’exercice de leur providence. D’où cette question qui commande notre recherche : s’agit-il d’une affirmation isolée ou est-elle éclairante sur la manière dont Athanase peut lier, dans sa réflexion théologique sur la providence, une question christologique avec une affirmation trinitaire ?

Après avoir fait dans la première partie une étude détaillée de l’utilisation du terme providence (pronoia en grec) dans l’ensemble de son œuvre (1ère partie), notre étude se propose de montrer différents aspects de cet apport de la théologie d’Athanase :

Tout d’abord, dans la manière dont, dans ses œuvres apologétiques, attribuant la providence au Logos, sa théologie s’appuie sur un discours philosophique (2ème partie). Au sein des différentes influences, nous avons spécialement retenu celle de Philon d’Alexandrie, auteur juif du Ier S. qui recours, à la fois à la philosophie et aux Écritures Saintes, pour parler du rôle du Logos par rapport à la création.

Ensuite, c’est surtout, face à l’hérésie arienne, dans l’herméneutique biblique de ses œuvres doctrinales, qu’Athanase élabore un discours proprement chrétien sur la providence (3ème partie). À partir de son recours aux versets johanniques sur l’unité entre le Père et le Fils (Jn 10, 30, 14, 9…), mais aussi du livre des Proverbes sur la Sagesse créatrice (Pr. 8, 22-30), il montre que, tout en respectant leur distinction, le Père et le Fils sont un dans l’exercice de la providence.  Le Fils apparaît comme l’héritier des biens du Père (Hb 1, 3), celui que les reçoit mais aussi les distribue dans cette unité avec Lui.

La contribution d’Athanase est également évaluée au sein de la tradition patristique (4ème partie). L’Alexandrin se situe en continuité et discontinuité avec les Pères anté-nicéens (Irénée, Clément d’Alexandrie, Origène). Face à l’hérésie arienne qui réduit le Fils à un simple intermédiaire ou instrument de la création et face à la position d’Origène qui affirme bien l’unité du Père et du Fils mais considère surtout ce dernier comme un ministre efficient de la providence, Athanase donne toute sa portée à la médiation du Fils dans la providence, considérée avant tout du point de vue de l’unité immanente entre le Père et le Fils. Ainsi, le Fils apparaît un avec le Père dans notre élection divine, étant lui-même cette Volonté du Père dans sa personne.

La pensée d’Athanase prépare aussi les développements ultérieurs de la patrisitique notamment de Grégoire de Nysse et de Cyrille d’Alexandrie (5ème Partie). Ces auteurs précisent la place de l’Esprit-Saint dans l’action sanctificatrice et divinisatrice des personnes divines, Néanmoins sur ce point, Origène est le plus explicite, puisqu’il est le seul parmi les Pères, sous réserve d’un ajout possible de son traducteur latin Rufin, à utiliser l’expression de Providentiam Trinitatis. Dans son commentaire de l’épître aux Romains, il affirme comment, dans l’Esprit-Saint, la providence divine est en toutes choses.

Enfin, un dernier apport est souligné dans les liens féconds entre sa théologie doctrinale et sa théologie spirituelle. Les œuvres d’Athanase comme L’apologie pour la fuite, les Lettres Festales et la Vie d’Antoine témoignent de la manière dont le chrétien est invité à allier prudence humaine et abandon à la providence, et comment, en se laissant enseigner par Dieu, il participe à la connaissance des desseins divins.

Au terme de cette étude nous indiquons quelques pistes données par la pensée d’Athanase par rapport à des questions posées par la théologie contemporaine. Cette dernière cherche à mieux saisir comment dans son humanité le Christ a pu recevoir et vivre de la providence paternelle. Elle souligne également l’incompréhensibilité de ses desseins pour le Fils, qui les vit dans une obscurité et une distance avec son Père. A l’inverse, on a pu, à juste titre, reprocher à Athanase, et en général à la théologie alexandrine, de ne pas assez s’intéresser à l’humanité du Christ, la question de son âme étant encore peu développée à son époque. Néanmoins l’insistance de la théologie de l’Alexandrin à regarder la providence divine à l’aune de ces questions trinitaires et christologiques, nous incite à scruter comment le Fils, qui est un avec le Père dans la décision éternelle concernant notre salut, a pu dans sa volonté et nature humaine, jusque dans l’épreuve de l’agonie, vivre de cette unité avec la volonté du Père.

Jubilés de profession religieuse

Publié le 1 mai 2024

Jubilés des Frères de Saint-Jean

Le mois de mai nous donne l’occasion de rendre grâce pour nos frères qui fêtent leur anniversaire de profession religieuse.

30 ans de profession de :
Frère Joseph (le 21/05/1994)

20 ans de profession de :
Frère Yann-Dominique (le 31/05/2004)
Frère Jean-Christian (le 31/05/2004)
Frère Pierre-Marie L. (le 31/05/2004)

Deo Gratias !

Retour en images sur les Professions perpétuelles 2024

Publié le 13 avril 2024

Professions perpétuelles 2024 - Frères de Saint-Jean

Frère Pacifique, frère Jean-Baptiste de l’Agneau et frère Raphaël ont fait Profession perpétuelle ce samedi 13 avril 2024. « Un choix d’humilité » comme le souligne frère Henri-Dominique, Prieur de la Province de France dans son homélie.

Un choix d’humilité

Homélie de frère Henri-Dominique, Prieur de la Province de France

Chers frères,

Avant même d’avoir reçu votre choix de lectures pour cette messe, je me disais que ce serait bien que cette célébration me donne l’occasion de vous parler de la confiance. Et là, bim, je lis « Mais les âmes des justes sont dans la main de Dieu ; aucun tourment n’a de prise sur eux. » ou encore « ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort ». Et j’avais aussi oublié la présence de ce tableau de la divine miséricorde accroché dans cette basilique.

La confiance de l’homme en Dieu, la confiance de Dieu en l’homme pour une vie bien au-delà de ce qui serait imaginable.
S’engager par la profession perpétuelle c’est un sacré pas dans la confiance. Il me semble que c’est une des choses peut-être les plus marquantes dans le geste que vous posez aujourd’hui, surtout dans un monde où on doute de tout : des choses, des autres, et de soi-même ; et dans ce monde, ce manque de confiance est même dans une certaine mesure élevé au rang de valeur.

Il en va bien différemment dans la vie que vous choisissez aujourd’hui. Rien ne peut se bâtir sans la confiance parce qu’il s’agit d’entrer dans une relation d’alliance, avec Dieu, avec votre communauté, avec vos frères et bien sûr avec cet homme que vous êtes et que vous serez. Une relation d’alliance dans laquelle chacun donne tout.

Confiance et alliance

Il y a différents niveaux de confiance : la confiance dans le commerçant qui vous rend la monnaie, habituellement, ça, ça va. Il y a la confiance dans la compétence de l’anesthésiste qui va vous endormir avant une opération à cœur ouvert, ça, c’est quelques crans au dessus. Et vous là, vous êtres dans le niveau encore supérieur, le saut dans le vide complet parce qu’il s’agit de faire confiance pour vivre une vie avec Dieu. Et bien malin celui qui peut annoncer par avance ce que ça veut dire. Il n’y a pas de notion de contrat là dedans, ce n’est pas non plus basé sur la compétence (« je vais y arriver parce que je suis plutôt fort là dedans »… ou encore « Dieu, ouais, je l’ai déjà vu faire, le taux de réussite est globalement acceptable »). Vous ne vous engagez pas seulement pour un style de vie, ou parce que les frères sont plutôt sympas, mais parce que vous avez perçu, discerné, que là, Dieu vous proposait cet engagement réciproque qui sera un chemin de bonheur et de sainteté pour vous. « Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera ». En suivant le Christ, vous manifestez que vous voulez aller là où il est. Et vous lui faites confiance, vous mettez votre foi dans sa parole : en le suivant, il y a une place pour vous auprès du Père.

Confiance du Père et du Fils

Cette confiance que vous avez aujourd’hui, elle est fondée sur un vrai acte de foi en l’amour infini de Dieu. Étant l’Amour même il se donne totalement et sans appréhension. Au sein de la Trinité les personnes ne sont pas en train de penser à la meilleure manière de se protéger les uns des autres. « si j’en fais trop je vais me faire avoir ». Non, le Père donne tout au Fils et réciproquement, dans la transparence et la confiance d’un amour sans mesure. « Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main » nous dit saint Jean.
Et le Père a confié cette mission au Fils de venir assumer notre humanité « en toute chose excepté le péché » et de la restaurer en la faisant entrer dans cette alliance. « Parce qu’il est le Fils et qu’il a vécu dans l’obéissance à son père, il nous a permis, si nous entrons nous-mêmes dans l’obéissance par la foi, de devenir des Fils adoptifs. » Faire de votre vie un chemin consacré à Dieu dans la foi, c’est en faire un chemin qui est comme « au travers » de la Sainte Trinité, une vie par Dieu, en lui.

Entrer vous aussi dans une confiance de Fils bien aimés

Chers frères, la vie que vous choisissez aujourd’hui veut vous donner les moyens d’accueillir cette sagesse si différente de celle des hommes. Il y a quelque chose de fou aux yeux du monde, sans conteste. « Chercher la volonté de Dieu signifie chercher une volonté amie, bienveillante, qui veut notre réalisation, qui désire surtout la libre réponse d’amour à son amour, pour faire de nous des instruments de l’amour divin. » dit l’instruction sur le service de l’autorité et l’obéissance, et elle conclut : « C’est dans cette via amoris que s’épanouit la fleur de l’écoute et de l’obéissance 1 ».
Si en faisant profession aujourd’hui vous acceptez de vous laisser dépasser, c’est en étant actifs dans la recherche de la volonté de Dieu pour que votre volonté et votre amour soit tournés vers lui qui vous a aimé le premier. Cela ne peut bien se faire qu’en gardant le cœur et l’intelligence ouverts dans l’écoute et l’obéissance pour coopérer au mieux. Le Christ a remis son esprit entre les mains du Père, il a voulu accomplir sa volonté en toute chose et il a ainsi ancré de manière nouvelle dans notre humanité cette certitude exprimée dans le psaume 26 « J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants ».
Dans le témoignage d’amour du Fils, dans cette Évangile dont vous voulez devenir apôtres, nous recevons cette certitude de la bonté d’un Dieu qui veut notre réalisation, notre bonheur. Et dans ce temps pascal, il est bon d’affirmer avec force que le prix a été déjà payé. « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »

Fruits

Le fruit de cet abandon confiant à la volonté du Père vécu par le Christ que vous prenez pour modèle et le but de toute votre vie telle que vous la choisissez aujourd’hui c’est que vous devenez ses amis pour vivre en sa présence « J’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, pour admirer le Seigneur dans sa beauté et m’attacher à son temple. » Vous ne faites pas un choix générique, c’est dans la communauté Saint Jean que vous faites ce choix, c’est à la manière de Jean que vous allez « habiter la maison du Seigneur ». Aujourd’hui c’est un choix d’humilité, ce n’est clairement pas pour la gloire qui vient des hommes, mais pour la gloire de Dieu. Dans ce choix vous trouverez une joie nouvelle, purifiée dans le feu des épreuves. Chers frères, l’évangile que vous avez choisi dit « Qui aime sa vie la perd », je vous dit « aimez quand même votre vie », mais aimez-la bien, non pas de manière mondaine comme dirait le pape François. Aimez là comme un don nouveau de Dieu. Aujourd’hui d’une certaine manière, grâce à l’acte un peu fou que vous posez dans la confiance en son amour, Dieu vous redonne votre vie. Mais pour la vivre comme une vie de fils bien-aimés, tournés vers lui dans une alliance qui en fait une vie déjà tournée radicalement vers la vie éternelle.

Nous nous retrouvons ici autour de vous après cette semaine de chapitre provincial pendant laquelle nous avons travaillé sur l’avenir de notre province de France. En vous accueillant ainsi nous voulons manifester notre confiance dans l’appel que le Seigneur adresse à chacun d’entre nous. Sa Parole à travers laquelle il établit une alliance avec nous continue d’être féconde dans nos vies. Dieu vient nous redire qu’il a confiance en nous, et en retour nous lui offrons notre foi, et nous nous offrons dans la foi. Dans cette basilique consacrée à sa mère nous voulons faire notre la parole de foi la plus vraie et la plus profonde qui ait jamais été prononcée : « qu’il me soit fait selon ta parole ». C’est notre prière pour vous qui faites profession perpétuelle aujourd’hui et pour toute notre communauté : que par la foi nos vies soient pleinement établies dans l’Évangile et que nous soyons ainsi témoins de la radicalité de cet amour confiant et miséricordieux de Dieu pour chaque homme.

1. Le service de l’autorité et l’obéissance n°4

Message du Chapitre de la Province de France

Publié le 12 avril 2024

Chapitre provincial 2024

La Province de France des Frères de Saint-Jean a tenu un chapitre du 8 au 12 avril 2024, au sanctuaire Notre-Dame du Chêne à Vion (Sarthe). Le chapitre a réuni avec les membres du gouvernement, les prieurs et un frère représentant de chaque prieuré. En fonction des sujets, des invités (frères et laïcs) ont apporté leur contribution aux travaux.

Ce chapitre marque une étape importante dans la consolidation de la Province de France.

Il était nécessaire de se confronter à des sujets pragmatiques, parfois âpres mais vitaux pour l’avenir, et appelant à équilibrer l’attachement à une histoire et la réalité de l’avenir des frères qui sont en France

Ainsi, les frères ont travaillé sur :

  •  La vision propre de chaque prieuré et celle portée sur la Province. Ils ont aussi évoqué les relations avec le gouvernement de la Congrégation.
  • La formation permanente et initiale, suite au rapport d’audit externe effectué cette année.
    Les frères ont souligné l’importance de poursuivre l’ouverture à l’extérieur de la communauté à travers des coopérations avec des laïcs et des instituts de formation, tout en restant fidèles à leur grâce propre.
  • L’engagement dans la pastorale des jeunes. Le chapitre encourage les prieurés à réfléchir à ce qui peut se faire ou être amélioré localement.
  • Les enjeux de la pastorale des vocations, du noviciat pour la France, de l’accueil et de la formation des jeunes frères.
  • Le lien de la Province de France avec la maison de Rimont. Le chapitre a étudié les perspectives à moyen et long terme.
  • L’accompagnement des frères plus âgés et les points d’attention à développer pour leur permettre une fin de vie digne et cohérente avec leur engagement religieux.

Le travail par petits groupes a favorisé un dialogue fraternel et une réelle liberté de parole. Cette méthode a également permis d’aboutir à des propositions concrètes, cohérentes avec ce que les frères vivent dans leur quotidien.
Ces échanges ont aussi permis d’identifier le paradoxe entre une réelle vitalité locale des prieurés et des fragilités humaines, partiellement exacerbées par les épreuves et les abus reconnus depuis plus de dix ans par notre communauté.
Si les questions abordées n’ont pas toujours pu trouver de réponse immédiate, les frères de la Province de France sont heureux d’avoir pu poser des problématiques importantes qu’il devenait essentiel de travailler ensemble, dans le dialogue et la diversité des points de vue.

Élections des délégués pour le Chapitre Général de 2025

Le chapitre a élu onze délégués de la Province en vue du Chapitre Général de 2025 et trois frères suppléants. Les profès perpétuels de la Province doivent encore élire un représentant. Les modalités du vote seront communiquées dès que possible.

Le prochain Chapitre provincial se tiendra du 10 au 16 janvier 2026.

À l’issue de ce chapitre, les frères capitulants redisent la joie de leur apostolat au service de l’Évangile, dans la pluralité de leurs missions et des personnalités de chacun. Ils le vivent avec l’humilité et la lucidité que leur histoire exige. Ancrés dans l’Église locale où ils œuvrent chaque jour, ils rendent grâce pour l’appui quotidien et les encouragements des prêtres, évêques et communautés qu’ils servent. Au lendemain de ce chapitre, samedi 13 avril 2024, trois frères prononcent leurs vœux perpétuels : c’est avec gratitude et espérance que l’ensemble des frères de la Province de France les accueille définitivement dans la communauté.

Chapitre de la Province de France

Publié le 8 avril 2024

Logo Frères de Saint-Jean Province de France

Les frères de la Province de France se réunissent en Chapitre du 8 au 12 avril 2024 au sanctuaire de Notre-Dame du Chêne, dans le diocèse du Mans. Ce Chapitre rassemble les 17 prieurs, accompagnés d’un délégué de chaque prieuré français, autour du gouvernement de la Province en vue de continuer le travail commencé en 2023, solidifier et approfondir les bases de la Province de France au service de l’Église.

Jubilés d’ordination

Publié le 1 avril 2024

Jubilés des Frères de Saint-Jean

Le mois d’avril nous donne l’occasion de rendre grâce pour notre frère qui fête son anniversaire de sacerdoce.

25 ans de sacerdoce :
Frère Philippe-Alphonse (le 13/04/1999)

Deo Gratias !

Professions perpétuelles à Notre-Dame du Chêne

Publié le 30 mars 2024

Professions perpétuelles à Notre-Dame du Chêne
Résurrection de Finsonius

Professions perpétuelles

Frère François-Xavier, Prieur général ; frère Henri-Dominique, Prieur de la Province de France ; les frères de la Province de France et les familles des frères sont heureux de vous faire part de la profession perpétuelle des frères

Jean-Baptiste de l’Agneau LECLERCQ (France)
Pacifique DE LAMARGÉ (France)
Raphaël MAISTRE (France)

Ils vous invitent à participer ou à vous unir par la prière à la messe de profession qui sera célébrée le samedi 13 avril 2024 à 11h à la Basilique du sanctuaire Notre-Dame du Chêne, Vion (72).

« Il nous a fait renaître pour une vivante espérance » 1 Pi 1, 3