Le vendredi 13 avril, à l’université de Fribourg, frère Samuel a soutenu sa thèse de doctorat en théologie : L’Église corps du Christ chez Yves Congar. Il a été reçu magna cum laude. Une quinzaine de frères et de sœurs étaient présents ainsi que des laïcs amis. Frère Samuel était déjà docteur en théologie, avec une thèse sur la liturgie.
Selon les dires mêmes du père B.-D. de la Soujeole – son directeur de thèse – le travail de fr. Samuel participe à « une sorte d’exhumation, ou plutôt de résurrection » d’un thème délaissé depuis Vatican II : celui de l’Église corps du Christ. Outre la corporéité ecclésiale, c’est la thèse de frère Samuel qui renaissait de ses cendres, un premier projet sur l’Église « chair » du Christ ayant avorté.
Via Yves Congar, dont l’ecclésiologie a pour colonne vertébrale une théologie du corps mystique, et maîtrisant « une masse documentaire capable d’étouffer un doctorant et même plusieurs doctorants » (dixit B.-D. de la Sougeole O.P), frère Samuel propose d’approfondir la compréhension du devenir ecclésial, de l’Église comme humanité de surcroît « fabriquée » par l’Esprit-Saint.
Pour renouveler cette théologie de l’Église comme « incarnation pneumatique », une philosophie de la personne et de la chair dans sa fragilité vouée à autrui s’avère nécessaire, la chair caractérisant en propre le mode d’engagement de Dieu – « le Verbe s’est fait chair » – et la présence corporelle du Christ se démultipliant dans la corporéité ecclésiale.
Ultimement, cette approche ouvre la perspective d’une theologia crucis de l’Église et soulève la question eschatologique de la configuration de l’Église à la passivité extrême du côté ouvert en lequel est donné l’Esprit sans mesure. C’est sur cette question que frère Samuel a achevé à Fribourg des études universitaires démarrées… à Fribourg déjà ! Achevé ? Pas tout à fait… il lui reste encore à publier sa thèse pour être officiellement docteur en théologie. Seront alors bel et bien terminées 53 années de scolarité, comme il le remarquait, visiblement soulagé !